Pendant 13 jours, nous avons parcouru près de 3000 kms dans le sud de l'Éthiopie, berceau de l’humanité. C'est en famille que, le 23 décembre 2010, nous quittons le sol djiboutien en direction d'Addis-Abeba où Yared (directeur de l'agence de voyage "Mon pays tour") est venu nous accueillir. Dès le lendemain nous faisons la connaissance de Teddy (notre guide) et de Feyssel (notre chauffeur), ils nous accompagneront tout au long de notre périple.
De part et d'autre de la vallée du Rift, l'Éthiopie est riche d'ethnies aux rites et aux coutumes ancestrales. Alliant la découverte d'une nature exceptionnelle, l'approche d'animaux endémiques et la rencontre de populations isolées aux confins de l'Afrique orientale, voici en quelques lignes ce que nous avons vécu...
Pour plus de photos, à chaque fois que vous verrez un mot écrit en gras , en italique et en rouge, cliquez dessus afin de faire apparaître un diaporama...

Au coeur des éthnies...


Une grande part du territoire que nous avons traversé est occupé par les Oromos qui vivent principalement de l'agriculture.

Plus au Sud, nous sommes arrivés dans une région appelée "région des peuples du sud" où vivent plusieurs petites ethnies, chacune avec leur mode de vie et leurs croyances.

Nous sommes tout d'abord passé chez les Dorzés. Cette tribu habite entre autre dans le petit village de Chencha située à 2600 m. Ils construisent des huttes en bambous d'une hauteur initiale de 12 m mais qui, au cours du temps, sont rongées par les termites et diminuent considérablement : en 30 ans elle ne sont plus que de toutes petites huttes de moins de 2 m qui servent alors de cuisine ! Ils vivent d'agriculture et cultivent des bananiers ainsi que des faux-bananiers (leur tronc n'est pas jaune, mais rouge !). Avec ces faux-bananiers aussi appelé enset, dont ils râpent les palmes, en extraient une pâte qu'ils font fermenter entre des feuilles puis cuisent, ils fabriquent le kodjo, une sorte de galette. Les Dorzés sont également connu pour être les meilleurs tisserands d'Éthiopie.

Le lendemain, nous avons visité un autre village, celui des Arborés. Ils ont un mode de vie essentiellement pastoral. Ils sont vêtus de peaux et décorés de bijoux en tous genres. Leurs huttes sont faîtes en papyrus séchés qu'ils vont chercher dans l'ancien lac Stéphanie aujourd'hui totalement asséché. Dans cette tribu, très souvent visitée, les gens nous collaient en réclamant 2 birrs par personne pour qu'on les prenne en photo. Sachant qu'ils refusent les billets abimés craignant qu'ils n'aient plus de valeur, nos petites coupures "utilisables" ont vite diminuées ! Heureusement, d'autres touristes arrivant, tout le monde s'est dispersé, et c'est dans le calme que nous sommes repartis.

Nous sommes ensuite entrés en territoire Hammer. C'est une des principales ethnies du sud et aussi une des plus imperméables aux influences extérieures. Les Hammers vivent de façon encore très traditionnelle avec beaucoup de rites et de coutumes. Ce sont des nomades qui bougent souvent pour emmener leur bêtes dans de plus verts pâturages. Les hommes sont habillés de jupette courte à carreaux et les femmes de jupes en peau. Ils se parent d'une quantité infinie de bracelets, colliers, boucles d'oreilles : tout ce qui brille fait fureur. D'ailleurs Guillaume a fait des ravages dans plusieurs villages avec ses dents baguées ! Les filles voulaient qu'il enlève son appareil dentaire pour le leur donner et l'ont même mené vers le chef du clan, telle une attraction ! Celui-ci très intrigué, a mis ses doigts (plus ou moins propres)... dans la bouche de Guillaume !!!! Leurs cheveux sont recouverts de boue, et les hommes se font des coiffures à base d'argile. Dans les villages Hammer, même si les photos restent payantes, les habitants sont plus calmes. Ils se promènent à nos cotés, les enfants nous donnant la main, et les plus grands essayant, en anglais, de discuter avec nous. Nous avons également assister à une cérémonie des bœufs. Il s'agit de la cérémonie durant laquelle un adolescent doit faire ses preuves en courant 4 fois consécutivement , sur le dos de 8 bœufs alignés sans tomber, et prouver ainsi la vigueur et la force nécessaires à son passage à l'âge adulte. C'est seulement s'il réussi qu'il pourra se marier, s'il échoue, il sera battu par les femmes de la tribu ! Cette cérémonie dure normalement trois jours avec des danses, des chants, des peintures corporelles et des séances de flagellation, les jeunes filles demandant aux hommes de la tribu de leur fouetter le dos avec de fines badines laissant leur dos en sang ! D'ailleurs dans les villages que nous avons traversé, beaucoup de femmes ont le dos marqué de plusieurs scarifications !

Le lendemain, nous avons passé les montagnes Buska pour aller rendre visite aux Karos qui vivent au bord de l'Omo. C'est une des plus petites ethnies d'Éthiopie. S'étant installés près du fleuve, ils ne vivent pas que d'élevage mais aussi d'agriculture et de pêche. Leurs huttes sont faites de canne, sorte de bambou très fins, et partout dans le village, on aperçoit de toutes petites huttes un peu en hauteur qui sont en fait des garde-mangers. En guise de décoration, ils se peignent le corps avec une craie blanche. Ce sont des gens très accueillants et très gentils. Au centre du village, nous en avons profité pour boire un coca tenu au frais dans l'eau du fleuve (et oui, même dans ses contrées extrêmement reculées, on trouve du coca !).

En repartant de Turmi, nous avons traversé le pays des Banas. Ils ressemblent beaucoup aux Hammers mais ne ne mettent pas de boue sur les cheveux !

Puis, en passant dans le parc Mago, nous sommes allés à la rencontre des Mursis : la tribu des femmes-plateau. Autrefois éleveurs et guerriers, les Mursis ne vivent plus que du tourisme et s'exhibent pour quelques birrs. Les femmes montrent leur lèvres découpées dans laquelle elles insèrent un plateau d'argile pouvant aller jusqu'à 18 cm de diamètre ! Personne ne connait réellement l'origine de cette coutume, on pense qu'elle servait peut-être à enlaidir les femmes pour éviter les razzias esclavagistes, et pourtant, aujourd'hui, c'est plutôt un critère de beauté ! Il n'y a pas que la lèvre inférieure des Mursis qui est déformée d'un plateau d'argile, mais aussi les lobes de leurs oreilles. Sur leur tête rasée, les femmes se coiffent d'herbe ou de toutes autres décorations. Les hommes eux, sont couvert de scarifications et pour attirer les touristes, mettent en avant leurs kalachnikovs ! C'est une tribu assez agressive, nous étions d'ailleurs accompagné d'un guide armé, et il parait que c'est encore pire l'après-midi, lorsqu'avec les birrs amassés le matin, ils ont acheté et bu quelques bières locales ! C'est une ethnie étrange, mais nous n'avons eu aucun échange et aucun partage avec eux si ce n'est les quelques mots "photos, photos, two birrs..." !

Puis, nous sommes passés en territoire Ari. Il s'agit de l'éthnie la plus importante et aussi la seule à pratiquer la monogamie. Contrairement aux autres tribus du sud, ils ne se parent pas d'attributs. Ce sont des cultivateurs et des commerçants.

Avant de quitter la "région des peuples du sud", nous sommes passés dans un village Konso. Nous avons été présenté au chef d'un des neuf clans de cette ethnie, un monsieur très gentil, qui nous a expliqué le mode de vie des Konsos et nous a permis de visiter un de leur village. Ces chefs de clans, les Pokollas, le deviennent par héritage patriarcal. Lorsqu'un Pokolla meurt, il est momifié et continue de "régner" sur le clan pendant 9 ans, 9 mois et 9 jours. C'est seulement après cette période que son décès est annoncé dans les villages et que son fils peut prendre sa place !!! On érige alors pour le disparu, comme pour tous les autres morts, un waka. C'est une statuette en bois que l'on pose comme une stèle au dessus du corps enterré. Ce totem est gravé de dessins retraçant la vie du mort. Ces wakas sont placés à quelques mètres du village et tournent le dos aux huttes pour éviter que les mauvais esprits qui sortent de leurs bouches n'arrivent jusqu'aux habitants. Le village des Konsos est fermé par un muret de pierre qu'il faut escalader pour entrer. Les huttes aux toits de chaume surmontés de poterie, entourent une immense hutte centrale qui sert aux réunions, aux repas...etc. Ils ont un système de vie communautaire où tout est partagé excepté le siège du Pokolla sur lequel personne d'autre ne s'assoie. Quand nous sommes arrivés, les femmes égrainaient des haricots, une petite fille s'est accrochée aux jambes d'Anaelle et ne voulait plus la laisser partir et des jeunes filles qui rentraient de l'école se sont moquées de mon prénom ! (les leurs n'étaient pas mieux mais je ne m'en souviens plus, ils étaient trop compliqués !!!). Les hommes eux, étaient partis travailler dans les champs. Les konsos sont des agriculteurs, ils utilisent un système de cultures en terrasse à flanc de colline pour limiter le ruissellement des eaux de pluie. Ils ont une tenue vestimentaires assez particulière. Les femmes portent des jupes assez longues qui possèdent un petit volant à la taille. Les hommes eux, ont un bermuda en coton coloré et un chapeau haut également tissé.

En reprenant notre route, nous sommes passés chez les Boronas. Ils sont de religion musulmane. Les femmes portent des boubous très colorés. Ils sont éleveurs et recherche l'eau très rare dans cette région en creusant des puits très profonds où ils emmènent leurs bêtes.

En repartant ensuite vers l'est, nous avons traversé la région des Sidamas, grands cultivateurs de café et de khat...

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